Accueil

Incendie au Palais.
© Musées de la Ville de Bruxelles - Maison du Roi

Recherches en Histoire de l'Art

 

Les recherches dans le domaine de l’Histoire de l’Art entreprises par la SRAB se sont concentrées sur Bruxelles et le Brabant. Néanmoins, notre société a toujours eu à cœur d’éviter le campanilisme, s’efforçant de situer l’étude de l’histoire de l’art bruxellois dans le contexte général des anciens Pays-Bas et de la Principauté de Liège, puis dans celui de la Belgique, et ce sans jamais négliger la dimension internationale des phénomènes esthétiques.

Bernard van Orley, Triptyque Haneton, panneau central. © [Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / inv. n° 358 (MRBAB)]

En 1943, en pleine guerre, notre société faisait paraître un volume d’études sur Bernard Van Orley. L’approche choisie voulait rendre justice à la multiplicité des champs d’activité de cet artiste protéiforme, figure emblématique de la Renaissance bruxelloise. Aussi, des spécialistes de la peinture, de la tapisserie, du vitrail et de la sculpture furent conviés à collaborer au volume. Les aspects biographiques et historiques ne furent pas non plus oubliés. L’ouvrage est resté jusqu’à aujourd’hui une référence incontournable sur Van Orley.

En 1956, notre société éditait la nouvelle édition de l’ouvrage de Marcel Laurent L’art chrétien des origines à Justinien. Cette publication posthume, richement illustrée (109 planches), a constitué pour des générations d’étudiants en histoire de l’art, aussi bien en Belgique qu’en France, le manuel d’introduction par excellence au domaine paléochrétien.

L’ouvrage était préfacé par le comte Joseph de Borchgrave d’Altena, conservateur aux Musées royaux d’Art et d’Histoire. Dans les années cinquante et soixante, cet éminent spécialiste de l’art du Moyen Âge, en particulier de la sculpture, marqua de son empreinte la vie de la SRAB. Il accompagna et guida de très nombreuses excursions, et les travaux de repérage qu’il fit pour l’occasion dans des sanctuaires de petites villes et même de villages brabançons trouvèrent leur répercussion dans les nombreuses livraisons de ses Notes pour servir à l’inventaire des œuvres d’art du Brabant. Ces notes demeurent un trésor pour l’historien d’art.

La SRAB fut associée directement à l’organisation de certaines expositions des Musées royaux d’Art et d’histoire. Citons notamment Art mérovingien, en 1954, et Rhin–Meuse en 1971. Le catalogue de cette dernière exposition, une véritable brique, est resté un ouvrage de référence pour le domaine de l’art roman dans nos régions.

En 1975, notre société publie le catalogue de l’exposition La cathédrale Saint-Michel. Trésors d’art et d’histoire (Annales, T. 53). Ce catalogue consacré au patrimoine artistique de la cathédrale de Bruxelles contient notamment de précieuses notices sur les vitraux dessinés par Bernard van Orley, sur les triptyques de Michel Coxcie, sur les tapisseries, sur les monuments sculptés. La notice détaillée consacrée à la fameuse croix-reliquaire dite de Drahmal est toujours citée par les spécialistes de l’épigraphie anglo-saxonne.

Quatre ans plus tard, un nouveau catalogue d’exposition édité par la SRAB voit le jour : Trésors d’art des églises de Bruxelles (Annales, T. 56). Il s’agit d’un inventaire illustré, nécessairement incomplet, du patrimoine mobilier des églises de la Région bruxelloise depuis le XVe siècle. Des œuvres peu ou pas connues – peintures, sculptures, retables, chapes – font l’objet de notices élaborées. On remarquera l’attention portée au XIXe siècle, ce qui constituait alors une nouveauté, vu l’anathème jeté par la critique bien-pensante du moment sur tout ce qui, en art, relevait de ce que l’on appelait l’académisme.

 

François-Joseph Navez, Portrait de la famille de Hemptine. © [Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : Guy Cussac, Bruxelles]

Cet intérêt pour des périodes oubliées de l’histoire de l’art allait inspirer un projet de recherche conduit par l’Association du Patrimoine artistique en collaboration étroite avec la SRAB, un projet qui devait aboutir en 1985, avec l’exposition Autour du néo-classicisme en Belgique (1770-1830) et son volumineux catalogue. Pour la première fois depuis le XIXe siècle, on rassemblait une série représentative de peintures, de sculptures et de dessins néo-classiques belges. Le catalogue n’a toujours pas été égalé.

En 1991, un autre projet de recherche ambitieux porté par notre société débouchait sur une exposition et sur une importante publication collective, éditée sous les auspices du Crédit Communal. La recherche consacrée à l’ancien Palais de Bruxelles, détruit par un incendie en 1731, se signale par la volonté de combiner différentes sources d’information, non seulement la documentation écrite (pièces d’archives, récits de voyageurs, etc) mais aussi les représentations figurées (peintures, dessins, gravures…). Seul manquait, à cette époque, le témoignage de l’archéologue de terrain. Cette dernière lacune est désormais comblée par l’édition récente, par l’a.s.b.l. Palais de Charles Quint, d’un nouveau volume collectif et pluridisciplinaire qui réserve une large place aux résultats des fouilles archéologiques de la SRAB.

 

 

 

Maître de la vie de Joseph, Volet gauche du Tryptique de Zierikzee (Philippe le Beau). © [Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns / Ro scan]

Jacques-Louis David, Mars désarmé par Vénus. © [Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns / Ro scan]

 

Enfin, en 2008, notre société publiait l’ouvrage d’Anne Buyle consacré à l’une des plus importantes églises baroques de Bruxelles, celle du Finistère. Quoique due à une seule auteure, cette monographie prend en considération aussi bien  l’architecture que les peintures et sculptures de ce sanctuaire. Ce fut l’occasion de créer la nouvelle collection Investigations dont le format in-quarto est mieux adapté que celui des Annales à la reproduction de photos d’œuvres d’art et de plans.

En parallèle avec cette série d’ouvrages, il faut signaler les nombreux articles relatifs à l’histoire de l’art publiés dans les Annales de notre société. Depuis les années 1990, ces articles concernent aussi bien l’art bruxellois, notamment Rogier de le Pasture (Tomes 61, 62, 69, 70) ou Van Orley (Tome 68), que l’art dit "flamand" et l’art belge. Même si l’Ancien Régime domine largement, les périodes plus récentes ne sauraient être négligées. Ainsi, en 2013, la SRAB a publié la première monographie consacrée à l’architecte bruxellois Henri Jacobs (1864-1935). Elle est due à Françoise Jurion-de Waha (Tome 71). 

 

Henry Jacobs, Groupe scolaire du Quartier maritime à Laeken, détail de l’élévation

 

Rogier van der Weyden, Piéta. © [Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : F. Maes (MRBAB)]